CHRONIQUE N°13 PAR SOPHIE LES BONHEURS DE SOPHIE
CHRONIQUE N°13 PAR SOPHIE LES BONHEURS DE SOPHIE
La jeune journaliste Audrey Grimaud est dépêchée sur une affaire d'incendie criminel au hameau,
dans une campagne austère déjà bouleversée depuis une douzaine d'années par une série de meurtres commis par un mystérieux tueur surnommé l'Empailleur. Le passé d'Audrey est étroitement lié
à ce lieu où, petite, elle venait passer ses vacances chez ses grands-parents, membres d'une communauté de " Purs " vivant à l'écart du monde moderne selon des principes sectaires, et où
elle a découvert de lourds secrets bien enfouis. L'incendie criminel qui fait sept victimes parmi les Purs est-il lié aux meurtres en série ? Tous ces événements ont-ils un rapport avec
l'histoire nébuleuse du hameau ? La vérité ne se trouve pas toujours là où on le pense... Une écriture elliptique et percutante, une intrigue pleine de rebondissements, un suspense
haletant. Le Hameau des Purs est un thriller inquiétant qui malmène le lecteur de bout en bout et le tient en haleine jusqu'à la toute dernière ligne. Ames sensibles, s'abstenir
!
Un hameau, la campagne, les oiseaux, on pourrait penser à un roman du terroir mais on est à mille lieues d'une saga paysanne. Ce hameau est lugubre, ses
habitants, les Purs sont étranges et peu sociables, restés bloqués dans un autre temps, avec des moeurs et des codes bien particuliers. Ce hameau, Audrey Grimaud, s'en souvient bien
puisqu'elle y a vécu. Elle y revient pour enquêter sur des meurtres horribles, perpétrés par celui qu'on surnomme l'Empailleur, car il a pour habitude d'éventrer ses victimes et de les
embaumer. Audrey a un avantage, elle connaît les suspects potentiels, ou du moins le croit-elle, car elle n'est pas au bout de ses surprises et le lecteur non plus !
Ce roman étrange et captivant se décompose en trois parties bien distinctes mais liées étroitement. La première nous raconte la jeunesse d'Audrey dans ce
village sectaire, la deuxième est centrée sur son enquête et la troisième... est un coup de massue, inattendue et étourdissante.
C'est bien la noirceur qui prédomine tout au long de la lecture, cette couleur est omniprésente, tant au niveau de l'ambiance que des images: les corbeaux,
les eaux troubles et profondes du lac, les maisons calcinées... La mort et la violence ne sont jamais très loin et le tueur en série se joue de nous et nous épie, se réjouissant de nous
voir pauvres lecteurs crédules que nous sommes, nous engluer dans ce que nous croyons être la vérité. Les personnages ont tous une faille, physique ou psychique et renforcent le côté
glauque et poisseux de l'intrigue. L'horreur est bien là mais davantage dans la suggestion et l'atmosphère que dans les descriptions gores.
Une belle découverte que ce roman surprenant et violent, moi qui adore découvrir de nouveaux auteurs, et être bluffée, sur ce coup là c'est réussi
!
Sonia Delzongle est à coup sûr un auteur que je suivrai désormais.
Les avis de Taylor, Bruno (avec en prime une interview de
Sonia) et Pierre.
Par Les bonheurs de Sophie - Publié dans : La vache qui lit - Partager
CHRONIQUE N°12 PAR LAURENCE DE BIBLIOBLOG
samedi 30 juillet 2011
Par Laurence le samedi 30 juillet 2011 - Polars, thrillers et romans noirs français - Lien permanent
Près d'un petit village d'Auvergne, dans le hameau d'une communauté recluse et sectaire, un incendie criminel vient de faire sept victimes. Ce lieu-dit, que
tout le monde connaît sous le nom de Hameau des Purs, était déjà l'objet de toutes les suspicions et de toutes les méfiances. Les villageois alentours sont en effet persuadés que le tueur
en série surnommé L'Empailleur qui sévit dans la région depuis de dix ans, est l'un des habitants du hameau.
Quand Audrey est envoyée en reportage au hameau des Purs pour enquêter sur l'incendie, elle sait que les souvenirs vont irrémédiablement refaire surface. Ce
hameau, elle y a passé toutes ses vacances, dans la maison de ses grands-parents paternels. Aujourd'hui, elle compte bien s'appuyer sur cette connaissance intime du hameau pour donner
à son employeur le reportage qui lui offrira la reconnaissance de ses pairs. Mais pour cela, elle devra mettre à jours des secrets trop bien enfouis.
Divisé en trois actes, le roman commence par nous plonger dans les souvenirs de la jeune Audrey, quand elle allait en vacances chez ses grand parents. Elle
n'était pourtant pas la bienvenue : elle était l'étrangère, celle dont le père avait osé quitté le clan par amour. Une paria que les autres enfants ne devaient pas fréquenter. Pourtant, la
jeune Audrey aimait cet endroit, perdu au milieu d'une nature parfois hostile. Elle aimait surtout passer ses journées avec le Gars, un grand adolescent frustre et sauvage qui vivait
non loin du hameau. Dans cette première partie, Sonia Delzongle attache une importance toute particulière au décor et à l'atmosphère : la nature est omniprésente mais l'ambiance y est
inquiétante et pesante. Le lecteur commence à entrevoir toute la boue et les mensonges qui ensevelissent ce hameau depuis plusieurs années.
Retour au présent avec le deuxième acte. Audrey est intimement persuadée que cet incendie a un lien non seulement avec l'Empailleur mais également avec une
vieille photo entraperçue un jour chez sa grand-mère. Alors elle fouine et interroge pour découvrir l'identité du meurtrier. Cette seconde partie donne la part belle à l'enquête. On
retrouve les codes du roman policier : des flics, des filatures, une enquête qui semble s'enliser, un tueur qui a toujours une longueur d'avance. Et Sonia Delzongle s'en sort plutôt
bien. Au fil des pages, le mystère s'épaissit et même si lecteur dispose de quelques indices, il ne parvient pas à totalement démêler le faux du vrai. On est donc en apnée quand commence la
troisième partie.
Et là, c'est la chute vertigineuse. Sonia Delzongle a choisi un volte-face aussi inattendu que brutal. Et bien que j'aime être manipulée dans un récit et ne
pas voir venir les retournements de situation, j'ai ressenti ici frustration et déception, tant la rupture est abrupte. On a d'abord l'impression que Sonia Delzongle laisse en plan tout ce
qu'elle avait construit jusque-là, tous les indices qu'elle avait semés, et le dénouement qui se profile apparaît alors comme un subterfuge narratif un peu trop facile. Et puis, sans qu'on
s'y attende, on retrouve tout à coup les rails de l'intrigue initiale et les fils finissent par se démêler. Malheureusement, je me suis sentie bien trop ballottée dans un sens et dans
l'autre pour adhérer à ce dernier acte qui m'a semblé un peu trop alambiqué. Peut-être le premier revirement n'était-il pas nécessaire et l'histoire aurait été toute aussi riche et
intéressante sans ces quelques pages qui m'ont perdue en route.
Je le regrette d'autant plus que les deux premières parties m'avaient vraiment séduite et que j'étais curieuse de voir comment tout cela allait se dénouer. Il
me restera malgré tout des images fortes et des personnages très réussis (en particulier ce Gars fascinant et inquiétant).
Du même auteur : La journée d'un snipper, À titre posthume
Laurence
Extrait :
Les quelques fois où je venais au hameau en hiver, je voyais rarement le Gars. Léman. Là, à cause de la burle, prisonnière des congères, j'ai passé le plus
clair de mon temps à la maison, sans pouvoir aller et venir. Mais je le sentais qui rôdait. Le crissement étouffé de ses pas dans la neige mêlé aux feulement du vent. Les croassements
sinistres de son corbeau domestiqué. La burle ne le retenait pas à l'intérieur. Par tous les temps, il allait poser ses pièges dans la forêt. Prendre quelques lapins. Et pêcher aussi. Il
allait au petit lac, cassait la glace d'un coup de pioche et passait sa ligne à travers le trou. Par ce froid, les animaux étaient des proies faciles. Ils avaient faim. Les appâter
devenait aisé. Affamés, ils se livraient sans défense.
Le hameau des Purs de Sonia Delzongle - Éditions Cogito - 380 pages
CHRONIQUE N°11 PAR JEAN-MARC LAHERRERE ACTU-DU-NOIR
Mardi 26 juillet 2011
Je crois l’avoir déjà écrit plusieurs fois … Je ne suis pas très fan de thrillers. Voilà. Malgré ça, de temps en temps, j’en essaie un, pour voir, histoire qu’on ne puisse pas m’accuser de
sectarisme. Comme on pourrait aussi m’accuser de ne lire que les « grands » éditeurs, pendant les vacances j’ai fait un double mea culpa. J’ai lu un thriller, Le hameau
des purs de Sonia Delzongle, publié chez un éditeur jusque là inconnu de ma pomme.
1989, Audrey Grimaud, jeune journaliste ambitieuse, est
dépêchée pour couvrir un fait divers macabre : toutes les maisons d'un hameau perdu dans la campagne, occupé par les adeptes d'une communauté ont brûlé. Mais ce n'est pas seulement pour le
scoop qu'Audrey s'intéresse à cette affaire. Dans son enfance, elle a passé ses vacances dans ce hameau, chez ses grands-parents qui faisaient partie des Purs, ce groupe qui vit replié,
austère, en refusant tout contact avec le monde moderne. Elle connaît peut-être certaines des victimes dont les corps carbonisés ont été retrouvés.
Et puis il y a l'Empailleur, ce tueur en série qui fait une victime tous les ans dans la région, et sème les cadavres empaillés … Le passé ne va pas tarder à rejoindre Audrey.
Qu’en pense-je ? Ben que ce n’est pas ce hameau qui va me faire changer d’avis sur les thrillers. Car il a tout les ingrédients qui marchent et qui moi m’agacent : un serial killer avec
mise en scène bien macabre, une secte, un soupçon de visions et de mysticisme (chez d’autres c’est un poil d’ésotérisme) … Alors ce n'est pas trop mal fichu, c'est même par exemple meilleur que
le Chuchoteur (je sais, c’est de l’acharnement sur ce pauvre chuchoteur).
Ce qui est bien c’est la description de la nature et de ce hameau hors du temps. C’est aussi une écriture maîtrisée et agréable. Et finalement, je suis allé au bout sans déplaisir. Mais sans
passion et non sans quelques agacements.
Tout d’abord parce que je n’ai pas réussi à m'intéresser aux personnages, ni à avoir la trouille quand ils courent un danger. Je me fichais de ce qui leur arrivait, les morts ne me faisaient
même pas mal, et la dernière scène de la seconde partie, quand l’héroïne va se mettre toute seule dans la mouise est vraiment téléphonée (à croire que l’héroïne, elle, n’a jamais lu de
polar !).
Ensuite, mais là c’est très personnel et ce n’est pas une critique mais une constatation, parce que les Purs du bouquin me filent de l’urticaire. Rien que de s’appeler purs … ça me donne une
furieuse envie de faire partie des impurs, ceux qui se mélangent, qui pètent à table, mangent impur, baisent impur et surtout, pensent impur.
Et puis il y a une certaine accumulation … Les purs, le serial killer, la folie, l’inceste … Et comme si ça ne suffisait pas, un petit coup d’enfants juifs pendant la guerre. L’ennui étant
qu’aucune de ces thématiques n’est creusée, et qu’on finit par se demander ce que les uns et les autres font là.
Maintenant ceux qui veulent le lire doivent arrêter parce que je vais dévoiler un élément important du final.
Voilà, le final ne m’a pas convaincu. Parce que c’est trop facile de changer de point de vue comme ça, hop, sans préavis, sans explication. Ca permet de cacher sous le tapis toutes les petites
incohérences de l’histoire, d’éviter les explications qui seraient peut-être un peu difficiles à fournir, et ça fait du coup de théâtre retentissant à peu de frais.
Puis surtout, on ne peut (ou du moins je n’ai pu) s’empêcher de penser à Lehane et à son génial Shutter Island. Et ça c’est dur parce que c’est
écrasant. Parce que chez Lehane on tremble, on dévore, et on est complètement bouleversé par le final, au point de relire immédiatement pour voir où on aurait pu comprendre. Et
le plus fort c’est qu’on retrouve alors une seconde cohérence au bouquin. Et là non. Les retournements sont absolument imprévisibles, même à posteriori, alors que la force de ce genre de
construction de haute voltige est que le lecteur, a posteriori, s’aperçoive qu’il avait tous les éléments en main. Alors bien sûr l’auteur a tous les droits, mais je ne peux m’empêcher de
penser que c’est un peu facile.
Bref, je ne me suis pas ennuyé, mais je ne recommande pas. Mais comme je ne suis pas le seul lecteur du web, vous pouvez vous faire une idée, en allant chez l’ami Black Novel qui a aimé, ou Biblio Manu qui est plutôt de mon avis. Faites votre choix.
Sonia Delzongle / Le hameau des purs, Cogito (2011).
CHRONIQUE N°10 PAR CATHERINE DE LA CULTURE SE PARTAGE ET LA LITTERATURE POLICIERE SUR LES 5 CONTINENTS
mardi 19 juillet 2011
Le hameau des Purs est un thriller de Sonia Delzongle paru aux éditions Cogito le 27 janvier 2011 (380 pages, 18 €, ISBN 978-2-923865-29-4).
Je remercie Sonia Delzongle, les éditions Cogito et Interforum Montréal pour ce roman qui m'a fait passer un
très bon moment de lecture.
Sonia Delzongle est née à Troyes le 28 août 1967 et vit à Lyon depuis 10 ans. Après des études
de Langues et Lettres modernes, elle est en fait sortie diplômée des Beaux-Arts de Dijon (quelques-unes de ses œuvres sont visibles sur Sonia Blog'Art). Elle est journaliste free lance et romancière. Ses précédents romans sont La journée d'un sniper (2007) et À titre
posthume (2009).
Audrey Grimaud est une jeune journaliste que son patron a envoyée dans un village perdu parce que plusieurs
maisons ont été incendiées. Audrey connaît ce village, le Hameau des Purs, car ses grands-parents paternels, Abel et Ma (Gabrielle) Grimaud, y vivaient et, enfant, elle y passait ses
vacances : c'était « un monde où l'on vivait sans électricité ni luxe ou mots superflus. » (page 23).
La maison des grands-parents, un peu à l'écart, a été épargnée par les flammes. Audrey n'y a pas remis les pieds
depuis leur mort mais ça fait 12 ans qu'un tueur en série, surnommé L'Empailleur, sévit et elle l'a sûrement rencontré lorsqu'elle était enfant !
Audrey va donc raconter tout ce dont elle se rappelle à l'inspecteur en chef, Frank Tiberge.
La vie chez Abel et Ma : « On ne s'abandonnait pas à la moindre effusion au hameau. L'austérité
régnait. Sur le mode de vie, la façon de se vêtir, de penser, d'aimer. » (page 81).
Leur fils unique, Feldonis, qui a quitté le hameau pour étudier le Droit, devenir avocat et épouser Hélène, une
fille qui n'était pas du coin : il a d'ailleurs été exclu de la communauté et sa fille, Audrey n'était pas la bienvenue pour tout le monde.
Mais Audrey aimait quand même ces vacances, elle avait réussi à se faire un ami, Léman : il était un peu
plus âgé qu'elle, et, orphelin depuis l'accident de voiture de ses parents et de sa petite sœur, il vivait avec sa grand-mère hors de la communauté et un corbeau qu'il avait soigné, Yersin.
« Bientôt apparut la grille du cimetière, hérissée de pointes sombres. Je pensais que nous allions simplement le dépasser. Mais Léman poussa la porte en fer forgé et entra. J'eus un
mouvement d'hésitation. – Alors, tu viens ? Ils vont pas te bouffer, les morts... [...]. Je le suivis, mal à l'aise. D'une certaine façon, ils nous dévorent les morts, de
l'intérieur. » (pages 99-100).
« Un calme étrange l'envahit. Elle pensa à Léman. Sa force obscure. Tout ce qu'il lui avait appris sur les
puissances de la nature, sur elle-même. Sur l'âme humaine. […]. » (page 282).
Comme je me
suis inscrite il y a peu à un challenge Thriller, j'en profite pour y
présenter Le hameau des Purs.
Au début, j'ai cru que ce roman se déroulait aux États-Unis avec une communauté genre Amish, mais non ça se
passe en France pourtant pas évident de savoir où. Une seule fois, l'auteur parle d'Audrey qui allait en carriole au Chambon alors le Chambon sur Lignon en Haute-Loire (Auvergne) ? Je
crois bien que oui parce qu'elle parle aussi de ce vent, la burle, qui souffle sur le sud-est du Massif Central.
Ce thriller n'est pas un roman où le héros fait le tour du monde pour qu'éclate une vérité tout en échappant à
des ennemis internationaux, c'est un thriller « statique », psychologique, qui remue vraiment les neurones.
Un hameau, une communauté stricte, des souvenirs plus ou moins enfouis, des crimes horribles, le tréfonds de
l'âme.
Les premières parties sont passionnantes : Audrey, qui mène son enquête avec Frank Tiberge puis avec
Mathieu Bilic, un collègue envoyé en renfort par son patron, se souvient de la vie au hameau, des personnes appelées les Purs, des villageois qui se moquaient de ces gens bizarres vivant
comme au siècle précédent, de ce qu'elle a appris auprès de sa grand-mère après avoir trouvé une photo d'enfants juifs cachés pendant la guerre, de ses relations avec Léman et d'autres
personnes de la communauté, Isobel avait qui elle aurait voulu devenir amie, le vieil Hyppolite qui prenait sa défense, Bonnaventure qui voulait qu'elle parte définitivement, les autres qui
acquiesçaient ou subissaient en silence...
La dernière partie est surprenante ! J'ai cru en perdre mon latin ! Mais je ne peux en dire
plus ! Vous devrez lire ce roman pour savoir ! Ah, ça oui !
Par Catherine Publié dans : * romans policiers & co
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CHRONIQUE N°9 PAR ONCLE PAUL DE MYSTERE JAZZ
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vendredi 15 juillet 2011
Heureux qui, comme l’Oncle Paul, a fait un beau voyage dans l’univers littéraire tortueux du Hameau des Purs sous la
houlette du guide Sonia Delzongle. En effet l’intrigue emprunte des chemins sinueux, jalonnés de chausse-trappes, de bifurcations, de ronds-points, de panneaux indicateurs signalant des retours
en arrière, et autres vicissitudes vicinales propres à égarer le lecteur. Mais celui-ci, un peu obstiné comme tout lecteur friand de découvertes, prend des repères et arrive au bout de
l’ouvrage tout en se demandant toutefois s’il ne s’est pas un temps fourvoyé.
Si je devais employer une métaphore mobilière pour décrire ce roman, je dirais qu’il s’agit d’un meuble à
multiples tiroirs. Mais attention, pas du meuble industriel suédois, à monter soi-même, recouvert d’une feuille de papier plastique qui retient les particules de sapin, et qui s’effondre à la
première secousse. Non ! Mais d’un meuble conçu et fabriqué par un ébéniste qui utilise du bois noble, le peaufine en élaborant des circonvolutions à l’aide de gouges de tailles
différentes et le recouvre de marqueterie. Par exemple par un André-Charles Boulle, un Charles Spindler, ou un Pierre Golle. Du massif qui s’avère léger, avec des tiroirs apparents, des fonds
secrets, des caches qui recèlent toutes sortes de babioles et d’objets qui s’apparentent à des cadavres dans un placard.
Si je me suis servi de cette image d’origine sylvestre, c’est bien parce que la forêt en est l’un des
décors plantés au fin fond d’une campagne dans laquelle se niche un hameau. Le Hameau des Purs, une congrégation qui ressemble à celle des Amish. Une communauté qui vit quasiment en autarcie,
ne fréquentant pas les villageois établis à quelques kilomètres du hameau, et qui ne sont pas assujettis à de petits plaisir modernes, tels que phonographe, radio, et autres bricoles pouvant
les rattacher à un monde moderne considéré comme pervers. Ils sont vêtus à l’ancienne, les femmes de robes longues, grises, ternes, les hommes de chemises à carreaux, le chef recouvert de
chapeaux à larges rebords. Et ils se déplacent à bord de carrioles, toujours en groupe, comme pour se protéger d’éventuelles agressions. La petite Audrey est amenée durant les vacances par ses
parents. Le père, natif du hameau, s’est émancipé mais devenu avocat il aide parfois les Purs dans leurs démêlés. Audrey vit entourée durant ces périodes avec Ma Grimaud et Abel, ses
grands-parents. Elle fréquente, malgré que celui-ci ne fasse pas vraiment partie de la communauté, le Gars, Léman de son prénom. Il vit chez sa grand-mère, la Crochue, de rapine, de braconnage,
a pour compagnon un corbeau et est affublé d’un bec-de-lièvre. Il possède une technique rapide et impitoyable pour dépiauter les lapins et autres bêtes à fourrure qu’il attrape au collet. Cette
inclination n’est pas du goût de tous, mais Audrey est une gamine indépendante. Elle fréquente aussi parfois Gauvain, un autiste, ou Isobel, une sourde-muette dont les parents bientôt
interdiront toute visite de la part d’Audrey.
Quelques années plus tard, Audrey devenue journaliste, retourne sur ce lieu qui est le théâtre d’un
double drame. L’Empailleur continue à perpétrer ses méfaits, à dates régulières. Le cadavre d’un individu est retrouvé vidé de ses entrailles, de ses os, et l’enveloppe humaine, bourrée de
pierres et de mousses, est recousue, telle une peluche. Des habitations du hameau ont été incendiées et dans les décombres ont été retrouvés sept corps dont l’identification est difficile à
établir. Elle enquête pour le compte de son journal, malgré sa réticence à revenir sur les lieux qui ont marqué son enfance, en compagnie de l’inspecteur Frank Tiberge et de son adjoint
Lagarde.
Ce retour aux sources fait resurgir toute une époque avec son lot de frayeurs, de peurs, de frissons, de
petites joies indicibles dont le chat Dickens qui se couchait avec le soir lui réchauffant les pieds. Des interrogations aussi avec l’accident qui s’est produit au lieu-dit de La Femme Morte,
et la découverte d’un album-photos, d’une lettre en provenance d’Israël, et les révélations parcimonieuses de Ma Grimaud. Et surtout du docteur Bonnaventure, un Noir intransigeant, désagréable,
qui n’accepte aucune compromission. La mort rôde, s’infiltrant insidieusement dans l’esprit de la gamine, la hantant au point que « Depuis que j’avais appris qu’on pouvait mourir
de rire, je ne riais plus ».
Les tiroirs s’ouvrent et se referment, dévoilant peu à peu les secrets qui se nichent dans les recoins,
mais le fouillis indescriptible réside bien dans les caissons du bas, où tout est mélangé, emmêlé, imbriqué. Un embrouillamini qui s’éclaircit peu à peu tout en gardant quelques zones d’ombre.
Un épilogue qui explique tout, ou presque car l’auteur joue finement avec les miroirs qui se reflètent les uns dans les autres, découvrant des pans d’histoire, invisibles au départ et qui à
nouveau rentrent dans l’ombre au profit d’autres, au fur et à mesure que le lecteur approche du mot fin (qui d’ailleurs n’est pas imprimé).
Un roman qui flirte avec le fantastique, comme lorsque l’on tente d’explorer la psychologie de
personnages vivant en marge de la société. Un roman prenant, que l’on ne peut lâcher avant de tourner la dernière page, et bizarrement, moi qui suis pour les romans courts, j’aurais aimé que
l’histoire continua.
Je vous invite à découvrir l'impression de lecture de Pierre Faverolle sur Black Novel
et de visiter le site de
Sonia
Delzongle.
CHRONIQUE N°8 PAR MICHEL DUFOUR
Juillet 2011
Le club des polarophiles québécois (voir les liens ci-contre)
Le hameau des purs chroniqué par
Michel DUFOUR
MD (juillet 2011)
En un coup d'oeil
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Date de publication : 2011 (Cogito, Media Group, 380p.).
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Genre: thriller.
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Mots-clés: tueur en série (l'empailleur), disparition, secte, campagne française.
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Personnage principal: Audrey Grimaud, journaliste.
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Biographie et résumé du roman par l'auteure: ici.
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Résumé développé et commentaire critique: là.
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À mon avis
C'est le troisième roman de Sonia Delzongle, diplômée des Beaux-Arts, journaliste de métier, qui vit à Lyon. Dans ce premier contact que j'ai eu avec elle, j'ai
passé par différentes phases : d'une part, il ne s'agit pas d'un polar au sens classique du terme, en tout cas certainement pas au sens américain du terme; toute la première partie
(L'Incendie) décrit le passage de l'enfance à l'adolescence de la jeune Audrey avec une rare acuité psychologique et, puisque le récit se passe dans un village reculé du Vivarais, avec un
sens admirable de la description d'une campagne sauvage où les ombres louches et les odeurs farouches nous intriguent. Même si l'auteure s'adonne à la peinture, c'est son sens olfactif qui
m'a le plus touché; ça me rappelait Le Parfum de Süsskind, lorsque Grenouille hante la campagne dans les environs de Grasse.
Pourtant, il y a certainement un aspect thriller là-dedans, notamment dans la seconde partie (L'Empailleur), quand policiers et journalistes tentent d'établir
le lien entre les victimes de l'empailleur et l'incendie criminel qui a brûlé sept habitants du hameau, qui vivaient dans une sorte de secte qui peut faire penser aux Amisch, espace-temps
plutôt clos, recroquevillé sur lui-même, en marge d'un village qui gît lui-même dans le milieu de nulle part. Donc, enquête dans un monde fermé, variante classique, où Audrey, maintenant dans
la jeune trentaine, ambitieuse, opportuniste, moins sympathique que dans son jeune temps, s'active corps et âme à la recherche de la vérité. Delzongle ne joue pas sur l'identification
psychologique, ni sur la mystique du western : la dichotomie entre les bons et les méchants. Chaque personnage manifeste ses forces et ses faiblesses; on évite ainsi les
simplifications.
La troisième partie (Le Lac) bascule dans l'horreur et le lecteur y perd son latin. Quand nous sommes sur le point de connaître la vérité, les rebondissements
se succèdent et le lecteur est étourdi mais, à cause d'une écriture fluide et simple, nous restons accrochés, séduits, sans nous poser trop de questions sur la possibilité de quelques
invraisemblances. Après nous avoir trimballés de tous les côtés, l'auteure nous a gagnés à sa cause.
J'ai mentionné la référence à Süsskind, à cause des évocations olfactives, mais aussi des campagnes et des boisés français, capables de connaître parfois des
hivers aussi rigoureux que les nôtres. J'avais aussi saisi cette ressemblance dans L'Homme à l'envers de Fred Vargas. J'ai aussi établi des rapprochements avec les personnages de
Réjean Ducharme et de Gaétan Soucy, attachants et improbables, en tout cas, hors du commun. Le troisième partie ferait plutôt penser aux histoires d'horreurs de Patrick Sénécal, où on bascule
dans la folie sauf que, dans le cas de Delzongle, on reste la plupart du temps dans le suggestif, qu'il s'agisse de violence ou de sexualité.
Je cite ces références pour appuyer cette idée que l'auteure déploie une riche palette de talents pour s'attacher son lecteur de bien des façons. Comme disait
l'autre : « On croyait trouver une auteure de polar, et on découvre une écrivaine! » Ça ne plaira pas à tout le monde. On est loin d'Ellery Queen. Ne cherchons pas le fin mot de l'histoire et
n'espérons pas le trouver avant de tourner la dernière page. Laissons-nous plutôt porter par l'écriture, qui finira bien par nous révéler la source de toutes ces infamies, comme on se
laisserait porter par une symphonie apocalyptique de Mahler. La séduction continuera d'opérer si l'objectif d'en mettre plein la vue reste toujours subordonné à l'objectif de la
rigueur.
Ma note: 4,5 / 5
CHRONIQUE N°7 PAR
DUP DE BOOKENSTOCK
mercredi 6 juillet 2011
LE HAMEAU DES PURS de Sonia Delzongle, chroniqué par DUP du blog Bookenstock (voir les liens ci-contre)
Cogito media group ( un éditeur canadien )
380 pages
18 euros
Résumé :
La jeune journaliste Audrey Grimaud est dépêchée sur une affaire d'incendie criminel au hameau, dans une campagne austère déjà bouleversée depuis une douzaine
d'années par une série de meurtres commis par un mystérieux tueur surnommé l'Empailleur.
Le passé d'Audrey est étroitement lié à ce lieu où, petite, elle venait passer ses vacances chez ses grands-parents, membres d'une communauté de " Purs " vivant à
l'écart du monde moderne selon des principes sectaires, et où elle a découvert de lourds secrets bien enfouis. L'incendie criminel qui fait sept victimes parmi les Purs est-il lié aux meurtres
en série ? Tous ces événements ont-ils un rapport avec l'histoire nébuleuse du hameau ? La vérité ne se trouve pas toujours là où on le pense...
Une écriture elliptique et percutante, une intrigue pleine de rebondissements, un suspense haletant. Le Hameau des Purs est un thriller inquiétant qui malmène le
lecteur de bout en bout et le tient en haleine jusqu'à la toute dernière ligne. Ames sensibles, s'abstenir !
L'avis de Dup :
Quelle claque je viens de prendre ! Autant l'annoncer tout de suite : MEGA COUP DE COEUR.
Un nom à retenir ( encore un... ), Sonia Delzongle. J'ai lu de très bon thrillers ces derniers temps, des polars
efficaces aussi, mais aucun ne tient la comparaison à côté de celui-ci. Jamais je n'ai été mystifiée à ce point ! J'en suis sur le c**, du grand art.
Relisez bien le résumé avant d'attaquer la suite.
Audrey n'aurait jamais du accepter ce dossier, son enfance l'implique trop. Mais elle est journaliste dans l'âme,
l'attrait du scoop, elle n'a pas pu refuser...
Dans cette histoire aucun nom de ville n'est cité, ce qui fait que ce "fait divers" peut se situer n'importe où en France
et bien sûr mon imagination a eu tendance à adapter le décor près de chez moi. Un village, une route sinueuse avec des virages dangereux, la forêt omniprésente et un lac : le Léman. Le piège
a fonctionné à merveille sur moi et mon Jura. Et je précise que ce lac, il n’apparaît qu'en toute dernière partie du roman. Il n’empêche, tout ça c'est déroulé à côté de
chez moi !
Ce thriller est construit en trois grandes parties.
* La première où Audrey se remémore ses vacances au sein des Purs, enfant puis adolescente. Ces Purs, une sorte de secte
vivant en autarcie quasi complète, du genre Mormon ou Amish. Elle n'a jamais été considérée comme un des leurs, son père ayant abandonné le hameau. Sa présence est juste tolérée chez ses
grands-parents. Elle va néanmoins être prise sous l'aile d'un marginal habitant un peu à l'écart du hameau.
* La deuxième partie a lieu au moment de l'enquête d'Audrey. On est en 1989. Alliances et mésalliances entre les
inspecteurs chargés de l'enquête et les journalistes, car son chef lui a envoyé sur place du renfort pour la seconder dans cette nébuleuse où les crimes continuent de s'amonceler.
Investigations, recherches, faits, soupçons... L'incendie et l'Empailleur font-ils une seule et même affaire ?
* Et enfin une troisième partie : aujourd'hui. Cette partie là, que l'auteur a appelé Le lac, et bien moi je l'appellerai
La claque, ou plutôt Les claques. De chapitre en chapitre, et il en reste 6, l'auteur nous manipule. On tombe des nues ! Au premier chapitre je me suis dit "Oh la vache, j'avais pas du tout
envisagé cette possibilité !". Chapitre suivant, revirement complet de situation, non, c'est encore tout autre chose ! Et ainsi de suite jusqu'à la fin ! Je suis restée scotchée !!! Et je
vous jure, tout tient la route, aucune aberration, aucune zone d'ombre, c'est juste énorme !
Le tout servi par une belle écriture, puissante. La première partie est plutôt poétique je trouve. On ressent un amour
pour la nature, la forêt, la vie simple loin des villes. La chasse, la pèche, etc... Poétique, mais toujours incisive.
Je haussai les épaules, levai les yeux au ciel en soufflant et m'éloignai. Quelques secondes plus tard,
l'incident était oublié. Incroyable légèreté des douze ans. Je me croyais invulnérable, protégée par le dieu des ados et par une soif de vivre. J'étais en pleine mue. Le hameau prenait des
allures de décor de cinéma où j'évuluais en actrice principale. L'âge con. Je n'y échappai pas. Bonnaventure avait raison. Je ne savais rien de la vie et pourtant, je croyais déjà en détenir
la musique secrète.
La deuxième partie est plutôt violente. Forcément il y a les meurtres, et pour décompresser, il y a le sexe, mais sans
voyeurisme, sans débordement. Le tout est bien dosé, c'est haletant, passionnant. Et je ne suis pas d'accord avec la dernière phrase du résumé, ce n'est pas gore à ce point !
La troisième ... ben je ne peux pas en parler sous peine de spoiler cet immense coup de coeur. Si, juste dire que le clin
d'oeil au thriller autobiographique sur les Purs qui fait un tabac de part le monde, traduit en x langues, est marrant, gonflé même !
A lire de toute urgence !!!
Nul doute que je serai au rendez-vous pour les suivants !
CHRONIQUE N°6 PAR TAYLOR DE TOTALYBRUNE
05 juillet 2011
La jeune journaliste Audrey Grimaud est dépêchée sur une affaire d'incendie criminel au hameau, dans une campagne austère déjà bouleversée depuis une douzaine
d'années par une série de meurtres commis par un mystérieux tueur surnommé l'Empailleur.
Le passé d'Audrey est étroitement lié à ce lieu où, petite, elle venait passer ses vacances chez ses grands-parents, membres d'une communauté de " Purs "
vivant à l'écart du monde moderne selon des principes sectaires, et où elle a découvert de lourds secrets bien enfouis. L'incendie criminel qui fait sept victimes parmi les Purs est-il lié aux
meurtres en série ? Tous ces événements ont-ils un rapport avec l'histoire nébuleuse du hameau ? La vérité ne se trouve pas toujours là où on le pense...
J’aimerais tout d’abord remercier Sonia Delzongle et les Editions Cogito de m’avoir fait découvrir ce roman.
Je l’ai terminé ce matin au petit déjeuner et je dois dire que la fin me laisse encore sur le derrière.
Le roman se décompose en trois parties : la première relate l’enfance d’Audrey pendant la période où elle vivait au Hameau parmi les Purs, sorte de comité
Amish mais au fil du roman on s’aperçoit que ce n’est pas aussi simple que ça.
La deuxième s’attache à l’enquete que mène Audrey pour le compte de son journal à la fois sur la série de meurtres attribués à l’Empailleur mais aussi sur
l’incendie qui a couté la vie à 7 personnes au Hameau des Purs. Plus elle avance, plus elle est persuadée que ces deux affaires sont liées. De plus elle se pose une question cruciale : se
pourrait-il qu’elle connaisse le meurtrier ?
La troisième partie donne une bonne claque au lecteur. Je ne dirais pas de quoi elle parle mais c’est tout bonnement renversant.
J’avoue que je ne savais pas trop où l’auteur allait m’emmener. L’enfance d’Audrey parmi les Purs nous permet de comprendre le contexte tout à fait particulier de
cette histoire.
Et puis est venue cette dernière partie qui m’a littéralement renversé. Tout d’abortd j’ai cru à une plaisanterie de l’éditeur ou de l’imprimeur qui aurait pu
zapper quelques dizaines de pages. Puis j’ai refermé le livre en me disant que mes yeux et mon esprit me jouaient des tours. Je n’y croyais tout simplement pas.
Et finalement force m’était de constater que c’était bien l’auteur qui avait joué ce vilain tour. Quelle surprise, quelle angoisse, que de retournements de
situations ? Mythe réalité ? Cauchemar ou……………… Cauchemar ?
Je dis bravo, j’applaudis des deux mains et mieux j’en redemande. Bravo Sonia, vous avez tout d’une grande.
CHRONIQUE N°5 PAR EMMANUEL DU BLOG BIBLIOMAN
9 juillet 2011
Dans les polars, il est comme de bien entendu question de mystère qu'une ou plusieurs personnes auront à
cœur de résoudre. Il peut en aller de leur survie, aussi font-elles en sorte, ces personnes, de tout mettre en œuvre pour venir à bout dudit mystère en évitant les écueils qui ne manqueront
pas de se dresser sur leur route. Charge au lecteur de les accompagner dans leur périple, leur quête, leurs déboires, d'émettre les hypothèses les plus folles, de s'émouvoir, de frissonner
avec eux, de se réjouir des étapes successives qui viendront inéluctablement lever le voile de l'incompréhension. Tout ceci est vrai tant que le livre lui-même ne devient pas à son tour
l'objet d'un mystère, tant que les émotions et les ambiances qu'il n'a pas manqué de générer perdent de leur superbe pour... pour quoi, au juste ?... pour s'évaporer purement et simplement,
d'un simple revers de page.
Que s'est-il donc passé de la p.300 à la p.303 dans le
Hameau des Purs ? Comment a-t-on pu basculer ainsi d'un récit bien mené, qui avait jusque là su se jouer des lieux communs
et autres clichés inhérents aux histoires de tueur en série, à un nanar de la dernière heure, grand-guignolesque à souhait, pétri d'invraisemblances et d'heureuses mais fâcheuses coïncidences
pour la tenue du roman ? De mémoire, je n'ai jamais lu un livre qui fasse montre d'une telle dichotomie, d'un tel sabordage dans son traitement. Alors je ne sais pas, c'est peut-être moi*.
Mais bon, ce serait étrange tout de même car j'ai lu le Hameau des purs sans marquer de réelle coupure, je suis passé de
l'enthousiasme des deux premières parties du récit à cette dernière où tout a participé au délitement de l'ensemble, en quelques minutes à peine. Le temps de comprendre ce qui se passait. De
réaliser que l'histoire s'échouait irrémédiablement en eaux profondes.
Petit retour en arrière. Le Hameau des Purs est l'objet d'un incendie dans lequel sept victimes ont
péri. Audrey Grimaud, journaliste, est dépêchée sur les lieux, au cœur de cette nature sauvage et hostile qu'elle a d'ailleurs bien connu pour y avoir séjourné chez ses grands-parents, à
l'occasion des vacances scolaires lorsqu'elle était enfant, puis adolescente. Son père était lui-même un Pur. Il avait été contraint de quitter la communauté en raison de son amour pour une
personne n'y appartenant pas. Car les règles des Purs sont strictes, rigides. A moins d'adhérer purement et simplement à leurs préceptes, ils refusent que l'on s'immisce dans leurs affaires.
Ils vivent en complète autarcie. Refusent d'avoir recours aux technologies modernes.
En plus de l'incendie et du mystère qui l'entoure, un tueur en série sévit sur la contrée depuis plusieurs années, à date fixe : l'Empailleur. A mesure qu'elle
progresse dans ses investigations, Audrey semble persuadée d'être au centre de ces affaires étroitement liées.
L'Empailleur. Avec un nom pareil on se dit qu'on aura beau tremper ne serait-ce que le doigt de pied dans cette histoire, il en ressortira rouge de sang. Force
est de reconnaître que ce n'est pas le cas. Car plutôt que de nous emmener directement sur les traces de l'Empailleur, Sonia Delzongle campe son personnage principal, nous le livre à la
première personne, nous permettant ainsi de voir d'une manière tout à fait singulière le monde rural dans lequel elle a évolué petite, les silences et les non-dits perçus par les yeux d'une
enfant. Avant l'éveil au monde des adultes où le rideau se lève sur une autre réalité, dure, âpre. Les pages défilent, le lecteur se fond dans un décor où la tension et l'angoisse deviennent
palpables. Quelque part, ça m'a rappelé le film
Calvaire où j'avais sans cesse oscillé entre la fascination et la répulsion. Fascination esthétique, répulsion
instinctive.
Puis survient ce que l'on n'a pas vu venir. Normalement cela devrait combler le lecteur
. Pour ma part j'ai été déçu, aussi déçu que lorsqu'on gravit une
montagne en sachant qu'une fois en haut le spectacle vous laissera sans voix, alors qu'on se retrouve finalement face à un nuage dépressif s'étendant à perte d'horizon. D'une part, il est
difficile de ne pas faire le rapprochement avec une certaine œuvre de Dennis Lehane avec laquelle le Hameau des Purs souffre de la comparaison, mais en plus, on est en plein dans la
surenchère de rebondissements et autres révélations qui n'ont pas été sans me rappeler mes jeux d'enfants. Vous savez, ceux là même où on s'imagine être un héros, on meurt criblé balles et on
finit tout de même par se relever en disant : « Hé non je ne suis pas mort, qu'est-ce que tu croyais ? Que je ne savais pas ce que tu mijotais ?... Tu pensais m'avoir, hein ? Mais je ne suis
pas celui que tu imagines ».... Paroles suivies d'un geste théâtral où on enlève le masque qu'on a sur le visage, lequel en cache un autre... et peut-être même encore un autre... jusqu'à ce
qu'on se lasse de se trouver de nouvelles identités parce que celui qui joue avec vous trouve toujours des réparties pour vous pousser dans vos retranchements... un peu comme dans le conte du
Fils du tailleur de
pierre. Du grand n'importe quoi qui n'amuse que nous-même. Ou qui ne nous amuse qu'un temps, malheureusement trop long dans le
Hameau des Purs même si cela ne concerne que les soixante-dix dernières pages.
Au final, le mystère est gâché.
*: le copyright de cette phrase revient à l'auteur dont je suis en train d'apprendre la pièce de théâtre. Je ne sais pas si vous avez remarqué mais quand on se
lance dans une telle entreprise – d'apprendre une pièce, ou le texte qui nous est dévolu, on a tendance à les rebalancer dans tous les contextes. Il y en a une que je ressors très souvent
d'ailleurs : « Tiens, il est neuf heures ». Petit concours express de dernière minute sans autre récompense que d'avoir la satisfaction d'avoir trouvé le premier : quel est le titre de la
pièce à laquelle appartient cette dernière réplique, et quel en est l'auteur ?
Le Hameau des Purs, Sonia Delzongle, Cogito, 380 p.
29 juin 2011
Voici un roman bien mystérieux et plein de qualités, dont je n’avais pas entendu parler à part chez l’ami Bruno de Passion polar et c’est un rendez vous fort réussi avec une auteur dont il va falloir
suivre les prochaines productions.
En France, dans un petit village, un incendie vient de détruire une maison de la communauté des Purs et de faire sept victimes. Les Purs,
c’est une communauté proche des Amish, qui vit recluse loin des autres, refusant toute technologie ou progrès de la science. Ainsi, il n’y a ni électricité, ni eau courante et ils vont faire
leurs courses dans le village d’à coté sans se mêler à la population. Une fois que l’on a quitté la communauté, on n’y revient pas, devenant un renégat.
Audrey Grimaud est aujourd’hui journaliste. Elle revient dans ce hameau pour couvrir cet incendie, et se rappelle les vacances qu’elle
venait passer ici, chez ses grands parents. Son père avait quitté le hameau pour devenir avocat, et parfois défendre les gens du hameau. Pour cela, il était toujours accepté, sauf par
certains. Audrey se rappelle sa jeunesse, sa solitude, sa volonté d’apprendre, de comprendre.
Audrey se rappelle aussi une série de meurtres qui a marqué le hameau. Cette série de meurtres était perpétrée par
« L’Empailleur ». Il y avait une vraie progression dans les meurtres, dont on retrouvait les corps horriblement mutilés, dont on ne retrouvait que la peau, empaillés. Audrey sent
bien qu’elle va devoir se replonger dans les secrets du passé, et qu’elle est impliquée.
Ce roman est une belle découverte, composé de trois parties complètement différentes. La première partie, qui se nomme L’incendie, est tout
simplement impressionnante. On y lit l’enfance d’Audrey, avec toutes ses découvertes et toutes les interrogations d’une jeune fille d’une douzaine d’années. C’est tellement bien écrit que
l’on a l’impression de lire un conte, et c’est aussi bluffant qu’un Darling Jim de Christian Mork ou que le film Witness de Peter Weir. Pour continuer les compliments, on n’est
pas loin des Marécages de Joe Lansdale.
La deuxième partie, qui s’appelle L’Empailleur, nous décrit par le détail l’enquête de Audrey, et si la narration devient plus classique,
l’angoisse monte progressivement, sur la base de description de petits bruits, sur des impressions, sur des réactions paranoïaques, et comme on connaît par le détail le passé de Audrey, que
l’on s’est attaché à elle, on marche, on court avec elle, à ses cotés, et la tension monte, tout doucement.
Et puis, il y a la troisième partie, intitulée Le Lac, qui nous donne les clés de ce roman et sans vouloir dévoiler l’intrigue, elle est
surprenante, tout en étant parfaitement réaliste, cruelle et brutale. Mais au global, si le contexte est violent, elle n’est pas étalée, l’auteur préférant décrire et faire ressentir des
ambiances pour faire monter la mayonnaise du suspense et du stress. Et c'est d'autant plus cruel pour le lecteur, avec une telle chute. (Note : je suis content, je n’ai rien
dévoilé !).
Que ceux qui cherchent des romans d’action passent leur chemin. Ce roman en trois parties distinctes et différentes fait montre de
nombreuses qualités, et j’avoue avoir adoré la première toute en finesse et sensibilité. Ce roman est plutôt à classer du coté d’un Johan Theorin tant les paysages y ont de l’importance et
c’est un roman passionnant que j’ai refermé avec tristesse, car je m’étais habitué au style fluide de l’auteur, malgré la brutalité de la dernière partie. Je vous le dis Sonia Delzongle est
une grande conteuse que l’on est prêt à suivre partout.
CHRONIQUE N°3 PAR LISA MONTIA DE CRITICA
L’amour n’est pas dans le pré !
20 juin 2011
Titre : Le hameau des pursAuteur : Sonia DelzongleÉditeur : CogitoPrix : 18 euros - 380 pages Note Critic@
Sonia Delzongle ne sera pas embauchée par le guide du routard, c’est certain ! Croyez-moi, le coin qu’elle nous fait découvrir ne donne absolument pas
envie d’aller y passer ses prochaines vacances !
C’est pourtant là qu’Audrey Grimaud a passé les siennes jusqu’à l’âge de treize ans chez ses grands-parents, avec un sentiment très contradictoire de
plaisir et d’aversion. Le hameau des purs, site abritant une communauté n’ayant rien à envier aux « Amish », vit encore tel qu’au 19ème siècle, avec ses propres codes
sectaires et autoritaristes.
Devenue journaliste, la jeune Audrey retourne sur les lieux de son enfance afin de couvrir une affaire d’incendie criminel ayant fait sept morts et
quasiment détruit le hameau. Dans cette nature inhospitalière où sévit, par ailleurs, un tueur en série depuis douze ans déjà et qui dépèce ses victimes à qui mieux mieux (je vous le
disais, charmant ce petit coin de cambrousse !), elle va mener son enquête mais aussi se retrouver confrontée à ses propres souvenirs. Tous ces meurtres ont-ils un lien ? Les
secrets de famille bien enfouis vont-ils ressurgir et apporter des éléments de réponse ?
On observe les développements de l’histoire à travers les investigations, les notes et les réminiscences de cette reporter ambitieuse qui n’a pas
froid aux yeux (ni ailleurs du reste !!). Ainsi que l’on peut suivre un fait divers dans son journal, avec intérêt mais une certaine distance aussi, s’égrènent les pages et une bonne
partie du livre. Mais à partir de la page 303, alors là, pardon ! On est brutalement sorti de notre train-train et c’est parti pour le grand huit ! Jusqu’au bout du
roman, c’est un enchainement de rebondissements, de contre-pied et de découvertes à vous donner des sueurs froides et des vertiges et quasiment demander grâce ! Lorsque vous refermez
le livre, vous avez réellement la tête à l’envers et vous vous demandez si vous avez correctement assimilé ! Un vrai coup de génie de la part de Sonia Delzongle pour son premier
thriller noir. « Dans un bain de sang virtuel, je suis comme un poisson dans l’eau » dit-elle, nul doute là-dessus ! Et nous lecteurs, sommes les appâts qui n’ont rien
vu venir suspendus au fil des pages et soudain aspirés dans un frénétique tourbillon.
Un petit bémol cependant, on ne parvient jamais à éprouver d’empathie vis à vis des personnages, si ce n’est Abel, le grand-père d’Audrey, qui arrive
à décrasser quelque peu toute cette noirceur ambiante, accentuée par cette nature implacablement sévère et menaçante et cette burle glaciale qui souffle sur les champs comme sur les
cœurs. L’atmosphère froide du livre manque réellement d’émotion frôlant parfois la limite de l’anesthésie, même si ensuite c’est festival dès la page 303 ! Mais ne vous y
trompez pas, ce n’est nullement la joie et la sympathie qui sont au rendez-vous !
Amateurs « du noir c’est noir », ce livre est fait pour vous !
CHRONIQUE N°2 PAR GUILLAUME, LE BLOG DU POLAR
Jeune journaliste, Audrey Grimaud doit se rendre dans une région reculée d'Auvergne où un incendie a détruit un hameau. Lieu qu'Audrey connaît bien pour y avoir
passé une partie de sa jeunesse. Un endroit austère, rural. Ici vit une communauté de Purs, loin de tout modernisme et selon des principes intangibles.
Cependant, la région est marquée depuis une douzaine d'années par les meurtres de l'Empailleur. Audrey, malgré les rancoeurs et les souvenirs, va devoir
fouiller à travers son passé, pour mieux appréhender la vérité. Une vérité qui ne cesse de se dérober...
Sonia Delzongle est journaliste. Cela se ressent tout de suite dans les manières et les habitudes de son personnage central. Sur les 300 premières pages, elle
livre une intrigue, tel un article, presque limpide, sans rien masquer des faiblesses d'Audrey. Des personnages secondaires mais aux contours un peu flous, comme si l'auteure s'était, plus
que tout, focalisée sur la journaliste.
Viennent ensuite les 80 dernières pages où l'histoire subit un revirement net et précis. Un demi-tour intéressant mais pas complètement maîtrisé car les
informations, qui jusqu'ici, arrivaient au compte-gouttes, abondent tel un fleuve en crue.
C'est pour ma part, le seul point noir de cet excellent thriller à l'intrigue solide et à l'écriture pleine et elliptique.
Note: 17/20.
CHRONIQUE N°1 PAR BRUNO DE PASSION POLAR
"Un roman qui n’est pas sans m’évoquer une des œuvres de Denis Lehanne ."
" L’horreur est humaine » disait Coluche, ce roman est là pour nous le rappeler "
" Le hameau des purs" de Sonia DELZONGLE
Editions COGITO
Après la lecture d’un roman « bien frappé » comme « Le paradis ou presque » de Charlie Huston, j’avais
envie de me plonger dans un roman hexagonal, loin des stetsons et du soleil du Nevada (quoique qu’en ce moment je ne dirai pas non à une bonne journée caniculaire !).
« Le hameau des purs » de Sonia DELZONGLE , publié aux éditions COGITO m’en a offert l’occasion.
Il est toujours périlleux de se lancer dans l’œuvre d’un auteur que l’on ne connait pas encore. Promesse d’une rencontre qui en
appellera d’autres, ou rendez vous sans lendemain, c’est un pas dans l’inconnu que l’on fait quand notre regard glisse sur les premiers mots de son roman.
Quand en plus celui-ci aborde des thèmes comme celui, éculé, du tueur en série, qu’il approche de près ou de loin celui des sectes,
une certaine réticence, voire une appréhension gagne le lecteur qui redoute de relire ce qu’il a déjà lu cent fois.
Pourtant, en faisant le choix délibéré de ne décrire aucune scène de meurtre (alors que le tueur est d’une extrême violence, mais
seules les conséquences de ses actes sont rapportées.) Sonia DELZONGLE évite de tomber dans le piège de la facilité et du voyeurisme gratuit, dont le roman aurait immanquablement
pâti.
Ce parti pris n’enlève rien à la force de celui-ci, bien au contraire. Ce qui est suggéré est souvent beaucoup plus percutant pour
l’imaginaire du lecteur que la description crue d’une mise à mort.
Et de fait, il donne du coup une toute autre dimension au roman, en axant celui-ci autour des personnages, leurs
interactions, les liens établis ou souterrains qui les unissent ou les opposent.
Et les portraits que brosse Sonia DELZONGLE sont taillés au burin dans un bois dur et sombre. Des personnages rudes, comme le sont
les habitants de ce village du Vivarais-Lignon, qui côtoient chaque jour la rigueur d’une région inhospitalière où les hommes s’accrochent et se soumettent à elle sans maudire leur
terre.
Car dans ce roman, l’environnement est un personnage à part entière, un acteur majeur qui fige dans la pierre l’histoire des hommes, nourrit leur force, et où la Burle, un vent sec
et froid qui souffle violemment une partie de l’année, façonne l’esprit de ses habitants. Paysage idyllique en été, qui l’hiver devient plus inquiétant et renforce ce sentiment qui
gagnera progressivement le lecteur, que cette chape de neige ne recouvre pas seulement le panorama environnant, mais aussi des secrets lourds et immondes qui se terrent dans le cœur
des habitants de ce village isolé. Des secrets qu’il n’aurait peut- être mieux valu ne pas faire remonter à la surface.
C’est donc, ici dans ce décors sauvage et ce village perdu dans le Vivarais-Lignon que va se dérouler le drame.
Quand elle revient dans celui-ci pour enquêter sur un incendie qui a ravagé une bonne partie du hameau, Audrey Grimaud, devenue
journaliste, retrouve les souvenirs de son enfance, lorsqu’elle venait ici passer ses vacances auprès de ses grands parents. Le temps a bien passé, mais la communauté de Purs qui vit dans le
hameau est toujours là. Une communauté avec ses règles strictes, qui vit en autarcie, et qui n’avait à l’époque toléré la présence d’Audrey que parce que son père avocat, défendait les intérêts
de la communauté.
Une
enquête qui va se télescoper avec des questionnements remontant à ses visites au village quand elle avait une douzaine d’année, et restés jusqu’ici sans réponses. Car très vite, Audrey
est intimement convaincue que les meurtres de « l’empailleur » et les causes de cet incendie plongent leurs racines dans un passé qui refuse d’être enterré. Un passé, qui
est aussi le sien.
L’originalité de Sonia DELZONGLE est de rendre le tueur en série omniprésent tout en le laissant constamment à la périphérie de
l’histoire, comme un rôdeur dont on sent la présence sans jamais l’apercevoir. Une ombre qui reste tapi dans les esprits.
Journaliste de profession, elle met toute sa connaissance du métier au service de son personnage principal, et avec une plume
alerte et concise, nous offre une description somptueuse de cette région sauvage qu’elle semble bien connaître. Tout aussi efficace, le tableau qu’elle dresse de cette vieillesse à
l’œuvre sur ces habitants figés dans leurs souvenirs, et qui semblent aussi anciens que les bâtisses qu’ils occupent.
Bâti en deux parties, la première qui court sur 300 pages, celle de l’investigation, du questionnement, de cette quête de vérité est à mes yeux la plus
passionnante. Elle nous ramène dans l’enfance d’ Audrey, nous fait prendre la mesure de ce lieu si particulier et nous fait découvrir la complexité des personnages. Le lecteur comprends bien
qu’il ne s’agit pas d’un monde manichéen, où les bons s’affrontent aux mauvais, mais où chacun porte une part de vérité, comme un puzzle qu’il suffit d’assembler pour découvrir l’innommable.
La seconde, celle du basculement de l’histoire (que je n’évoquerai pas ici de peur d’effeuiller le final du roman) m’a un peu moins
convaincu car j’ai trouvé le passage de l’une à l’autre un peu brutal. Si le dénouement est particulièrement surprenant, dans cette dernière partie, les rebondissements interviennent à un
rythme peut être un peu trop rapide.
Malgré tout, cela n’enlève rien au plaisir que j’ai eu de lire ce roman où se mêlent rancœur, vengeance et sang
mauvais, où l’immonde côtoie la beauté. Un roman qui n’est pas sans m’évoquer une des œuvres de Denis Lehanne .
« L’horreur est humaine » disait Coluche, ce roman est là pour nous le rappeler .
Quant à moi, pour reprendre mon propos du début,cette rencontre avec l’auteur ne sera pas sans lendemain.